De plus en plus de Français appréhendent avec beaucoup d’angoisse leur départ en retraite. Nul n’ignore que le niveau de vie baisse drastiquement dès lors qu’on dépend entièrement de la maigre pension de retraite mensuelle. L’une des stratégies développées pour éviter cet état des faits est d’anticiper. Pour ce faire, deux grandes stratégies d’épargne s’offrent à nous :
- l’assurance-vie ;
- le Plan d’Épargne Retraite.
Alors qu’elles présentent chacune des avantages et des inconvénients propres, il n’est pas pour autant plus facile de trancher pour l’une ou pour l’autre. Quelles sont les différences majeures entre l’assurance vie et le PER ? Comment savoir lequel de ces placements de retraite est le plus avantageux ? Une petite analyse permet de dénouer la situation.
Faire la part des choses : assurance vie versus PER
Tandis qu’il est facile de dresser les parallèles entre un PER et une assurance vie, il est plus délicat de trouver 7 différences. Pourtant, ce sont des éléments capitaux de comparaison et ils sont décisifs dans le choix de l’alternative la plus intéressante. D’un point de vue strictement pratique, voici ce qu’il faut retenir :
Les possibilités de retrait
Avant tout, il faut savoir que le capital d’un PER est bloqué jusqu’à la retraite, car il s’agit d’un produit tunnel. En d’autres termes, il n’est possible de retirer les cotisations de son compte PER qu’après avoir pris sa retraite. Par la suite, il est possible de choisir deux modalités de retrait :
- les rentes régulières (mensuelles ou trimestrielles) ;
- le retrait du capital en une fois.
En effet, il est possible de retirer 100 % de son capital de PER depuis 2019. Inversement, on peut retirer n’importe quelle somme de son assurance vie, et ce, à tout moment. L’assurance vie se rapproche à ce niveau-là du compte titre, apprécié pour les activités de trading. Néanmoins, il faudrait patienter quelques années avant de puiser de cette source, car c’est moins avantageux sur le plan fiscal. Les modes de retrait sont les mêmes que pour un Plan d’Épargne Retraite. Néanmoins, il faut noter qu’après avoir opté pour une rente, il n’est plus possible d’effectuer des rachats indépendants.
Les modes de gestion
En ce qui concerne le mode de fonctionnement, il existe là encore de grandes différences entre une Assurance-vie et un plan d’Épargne Retraite :
- les cotisations : l’avantage des PER, c’est qu’il n’y a pas de seuil aux versements. En ce sens, ils sont plus flexibles que les assurances vies qui sont conditionnées par les clauses du contrat.
- les transferts : uniquement valable pour les PER. Il est donc possible de changer d’organisme en vue de trouver une offre plus avantageuse.
- le rachat et le retrait : il existe très peu de circonstances durant lesquelles il est possible de retirer son épargne PER de son vivant. Par contre, une assurance vie
Les frais des comptes d’épargne
Étant donné qu’un contrat d’Assurance-vie n’est pas de la même nature que celui d’un Plan d’Épargne Retraite, les frais qui en découlent diffèrent de ce dernier. De fait, même si les prélèvements se déguisent sous le même nom, les taux et les montants peuvent énormément varier.
Par ailleurs, selon la nature des prestations de l’organisme, des frais supplémentaires peuvent s’appliquer.
La transmission en post mortem
En cas de décès, différentes solutions sont proposées au souscripteur afin de transmettre ses fonds d’épargne à sa famille et ses proches.
En premier lieu, pour un PER, une rente est attribuée aux bénéficiaires si le décès survient durant la phase d’épargne. Il n’y a pas d’exonération sur les droits de succession, contrairement à la phase de rente, durant laquelle il est possible d’en percevoir. D’ailleurs, durant cette seconde phase, les bénéficiaires peuvent toucher en totalité le capital restant. D’un autre côté, pour l’assurance vie, des avantages fiscaux sont prévus lors de la transmission de vos fonds. Les modalités de retrait dépendent du gestionnaire qui se charge du compte d’assurance vie.
La dimension fiscale, un détail à ne pas négliger
Au-delà des différences de fonctionnement entre une assurance vie et un PER, on note que les avantages fiscaux à la clé ne sont pas les mêmes. Selon qu’on est en phase d’épargne ou en phase de sortie, cet avantage peut basculer d’un côté à l’autre. En effet, quand on épargne son argent sur un compte de PER, les versements sont déduits de son revenu imposable. Autrement dit, les sommes épargnées sont exonérées d’impôts jusqu’à un plafond de 10 % des revenus annuels (ou limite maximum de 32 419 euros). A contrario, lors de la phase de retrait, si on opte pour des mensualités ou des annualités :
- la rente viagère d’un PER est soumise aux impôts sur le revenu ainsi qu’aux prélèvements sociaux, après un abattement de 10 %. Puisqu’elle est considérée comme étant une partie de la pension de retraite. Il n’y a donc pas d’avantage fiscal au retrait d’un PER ;
- la rente viagère d’une assurance vie est soumise aux impôts sur le revenu ainsi qu’aux prélèvements sociaux, mais seulement après un abattement de 30 à 70 %. Il est fixé en prenant en considération l’âge et le moment du retrait.
Enfin, concernant le retrait en capital, il existe plusieurs cas de figure :
- pour un PER : il est possible de le faire imposer de la même manière que sa rente, selon un prélèvement forfaitaire ou alors par un système de quotient ;
- pour une assurance vie : on distingue deux situations. Si une assurance vie est ancienne de plus de 8 ans, seuls les intérêts sont imposés de 7,5 % en plus d’un abattement de 4 600 euros par an et par personne. Par contre, si une assurance vie est de moins de 8 ans, l’imposition est de 15 à 35 %, selon l’ancienneté du contrat. On peut opter dans ce deuxième scénario pour un prélèvement forfaitaire unique.
Entre Assurance-vie et PER, quel dispositif est le plus rentable ?
Nous sommes arrivés à la question la plus importante : tout compte fait, lequel de l’assurance vie ou du PER est le plus rentable ? En réalité, il est très difficile de les comparer sur ce plan pour la simple et bonne raison qu’il y a trop de facteurs variables. En fait, dans les deux cas, cela dépend essentiellement de votre sens de l’initiative. Tant qu’on ne risque pas son épargne et qu’on opte pour des fonds d’euros sécurisé ou diversifié, la rentabilité est réduite. Si on prend son courage à deux mains et qu’on place son investissement sur des unités de compte, on peut grandement en bénéficier. En règle générale, on dit qu’un PER peut profiter aux travailleurs qui sont sujets à une forte imposition. L’assurance vie, plus polyvalente, est tournée vers les employés qui n’ont pas pour seul objectif de sécuriser leurs retraites.
Finalement, l’assurance vie et le Plan d’Épargne Retraite sont deux entités complémentaires. La première est plus flexible, tandis que la seconde est plus sûre pour un projet d’épargne qui se focalise exclusivement sur la retraite. Ces deux solutions s’ouvrent à tous les travailleurs, d’où l’intérêt de les envisager très tôt et de bien peser le pour et le contre de chacun.